Comportements santé et maladies non transmissibles : les acteurs publics appellent à la mobilisation

Sommaire

Aa
MNT appel à la mobilisation

Si le constat n’est pas nouveau, les appels des instances internationales et nationales se sont multipliés cette semaine. Objectif : changer les comportements santé pour lutter contre les maladies non transmissibles.

Les objectifs de 2030 ne seront pas atteints

Si 85 % des pays européens ont adopté des guidelines pour réduire ces MNT, à l’approche de la prochaine réunion de haut niveau des Nations Unies, un appel au sursaut est lancé car les objectifs de 2030 ne seront pas atteints (lire l’appel).

Les maladies non transmissibles (MNT) — cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, maladies respiratoires chroniques — et les troubles mentaux sont responsables de plus de 43 millions de décès annuels dans le monde.

Le rapport de progrès du Secrétaire général de l’ONU est sans appel : le monde est hors trajectoire pour atteindre l’objectif de réduction d’un tiers de la mortalité prématurée due aux MNT d’ici 2030. Cette stagnation est due à :

  • Des politiques trop sectorielles,
  • Une faible inclusion des personnes concernées,
  • Une absence de régulation des industries qui nuisent à la santé (alcool, tabac, alimentation ultratransformée…).

Ce texte alerte sur le fait que les comportements individuels (tabac, alcool, alimentation, sédentarité) ne peuvent être changés sans transformation des environnements sociaux, commerciaux et économiques.

Des pays cités en exemple

L’OMS, qui a aussi publié une alerte cette semaine (juillet 2025), indique que La Belgique, le Danemark, l’Estonie, Israël, le Kazakhstan, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et la Suisse ont pris des mesures pour réduire les facteurs de risque et renforcer leurs systèmes de santé. Résultats : la mortalité prématurée due aux MNT a baissé d’au moins 25 %.

1 un homme sur 5 de moins de 70 ans meurt de problèmes de santé évitables. Chez les femmes, ce rapport est d’1 sur 10 « Les maladies non-transmissibles ne sont pas seulement évitables ou traitables. Elles sont aussi largement ignorées« , a souligné Hans Henri Kluge, directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les comportements santé : retour sur 20 ans de lutte contre le cancer

À l’occasion de ses 20 ans, l’Institut national du cancer dresse un bilan de 20 ans de lutte contre le cancer. Parmi les conclusions de ce bilan :

  • Le rapport rappelle que près d’un cancer sur deux pourrait être évité en modifiant les comportements santé
  • L’incidence de certains cancers chez les moins de 50 ans a fortement augmenté au cours des vingt dernières années (jusqu’à +6 % par an selon les types).
  • Bien que cette évolution ait ralenti tendanciellement après 2015, elle reste préoccupante.
  • Les comportements santé — régime, activité physique, gestion du poids, prévention tabac/alcool — ainsi que les prises en compte des déterminants environnementaux, sont des leviers essentiels pour agir en amont.

La HAS appelle également à intensifier les actions visant les comportements

Nous étions présents aux 3e Rencontres sur les maladies chroniques qui ont eu lieu le 1er juillet. Face à l’explosion des maladies chroniques, tous les acteurs s’accordent sur 𝐥𝐚 𝐧𝐞́𝐜𝐞𝐬𝐬𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐫𝐚𝐠𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟 dès le premier recours, en agissant sur les facteurs de risque et les déterminants environnementaux .

En 2022, 1 français sur 3 était atteint d’une maladie chronique et cette proportion est encore amenée à augmenter puisqu’il est attendu que 43% de la population soit touchée en 2035. Le vieillissement de la population et les comportement inadaptés (tabac, alcool, alimentation non saine, sédentarité) sont les principales causes de leur progression.

La prévention doit être un pôle financé prioritairement. Aujourd’hui, seuls 5 à 7 milliards d’euros sont consacrés à des sujet prévention en santé par le ministère de la Santé et cet investissement doit absolument être augmenté car il est estimé que 5 à 17 milliards d’économies annuelles sont possibles rien qu’en faisant respecter les recommandations sur l’activité physique et l’alimentation. Toutes les préventions (primaire, secondaire et tertiaire) doivent être favorisés et être financées.

Dans le même thème