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La prévention s’impose comme une priorité alors que le débat parlementaire sur le budget de la Sécurité Sociale (PLFSS) approche, avec des déclarations et appels qui se multiplient face à l’impasse budgétaire de notre système de santé. Mais dans quelles conditions ? Car encore faut-il la financer. Retour sur les annonces qu’il ne fallait pas manquer.
Quelques chiffres l’évolution des dépenses de santé
- Les dépenses de santé s’élevaient à 315 milliards d’euros 1 en 2022
- Elles augmentent deux fois plus vite que la richesse nationale
- 9 Français sur 10 vivent dans des déserts médicaux
- 6 millions de patients n’ont pas de médecin traitant
Deux Ministres s’expriment sur la prévention
Nouveau Premier ministre à la tête du gouvernement, Michel Barnier a rapidement annoncé vouloir faire de la santé mentale une priorité (bien que le discours ait été axé sur la prise en charge des maladies psychiatriques). Geneviève Darrieussecq, nouvelle ministre de la Santé, veut quant à elle développer l’accès aux soins et la prévention. Les associations de patients voient, elles, le spectre du déremboursement d’une partie de la prise en charge des maladies chroniques qui revient dans les discussions.
Coté bilans de prévention, fortement poussés en septembre, aucun chiffre n’est pour le moment disponible sur les retombées économiques du dispositif.
Aucune proposition concrète n’a encore été formulée pour le moment par le nouveau gouvernement, notamment sur la partie financement. Seul un acteur a évoqué des propositions économiques.
Les complémentaires santé font des propositions
Publié cette semaine, l’appel de la Mutualité Française réaffirme des principes (réduction des dépenses inutiles, meilleur travail interdisciplinaire entre professionnels de santé, importance de la prévention personnalisée…), appelés de leurs vœux par les autres acteurs.
Deux propositions sortent toutefois du lot car elles touchent au financement des modifications structurelles nécessaires du système de santé :
Faire de la prévention une prestation à part entière
« Les services de prévention déployés par les mutuelles ne sont pas considérés comme des prestations et donc s’imputent dans leurs frais de gestion. L’investissement dans la prévention doit être reconnu et valorisé si nous souhaitons réellement la favoriser ».
Généraliser une couverture dépendance
« Comme le risque « santé », nous proposons de mutualiser ce risque, auxquels tous les Français sont exposés, en généralisant la couverture dépendance et l’adossant à la complémentaire santé, proposition portée avec France Assureurs. Pour un coût variant de 10 à 20€ par mois en fonction de l’âge à partir duquel on commence à cotiser, une rente mensuelle serait versée en cas de dépendance lourde ».
La Mutualité Française indique que cette mesure n’impacterait pas les finances publiques et qu’elle serait applicable dès l’année prochaine.
Généraliser la prévention oui, mais pas sans changement structurel
Si l’importance que prend la prévention dans les déclarations du nouveau gouvernement est à saluer pour faire face au 2e pic de maladies chroniques prévu entre 2030 et 2050, reste à savoir de quelle prévention il s’agit. Les mesures actuelles ne sont pas efficaces (cf. Cour des comptes et livre blanc Réinventer la santé en France : le changement des comportements santé et l’impact des DTx, juillet 2024) et un changement structurel de ces politiques doit avoir lieu.
Sources :
Avec AFP, F. (2024, 23 septembre). Impôts, retraites, lois sociétales, santé mentale. . . Ce qu’il faut retenir de la première prise de parole de M. Franceinfo.
Cousin, M. (2024, 23 septembre). Gouvernement Barnier : La nouvelle ministre de la Santé ne pourra pas « faire de miracles » budgétaires. www.20minutes.fr.
La Mutualité Française présente son carnet de santé et ses propositions pour une protection sociale plus équitable et efficace. (s. d.). La Mutualité Française.