Face à un déficit de 13,8 milliards d’euros en 2024, l’Assurance Maladie propose une réforme d’ampleur. Parmi les actions suggérées : maîtriser les arrêts de travail, améliorer la gestion des pathologies chroniques, réguler les médicaments… mais surtout faire de la prévention et des comportements santé la grande cause de la décennie.
Prévention : grande cause de la décennie
« Rien ne sera possible sans une mobilisation massive en faveur de la prévention, qui doit être la grande cause de la décennie, avec la mobilisation de l’ensemble des acteurs (assurances complémentaires, entreprises, écoles), la lutte contre la diffusion des produits nocifs à la santé, ou encore l’atteinte de nos objectifs en termes de vaccination et de dépistage. Levons tous les blocages individuels à la réalisation des actes de prévention, diffusons partout la culture et le réflexe prévention, dans une logique d’adhésion et non de punition.«
Parmi les axes préconisés :
- Décloisonner la prévention, avec une coalition entre Assurance Maladie, mutuelles, entreprises et écoles.
- Suppression des freins financiers aux actes de prévention
- Personnalisation de la prévention en fonction des risques
- Incitations financières : bons de réduction sur complémentaire santé pour les patients à jour de leurs dépistages.
- Fiscalité comportementale renforcée (alcool, tabac, ultra-transformés).
- Placement du Nutri-Score au centre de la politique nutritionnelle.
Les arrêts de travail dans le viseur
Parmi les propositions du rapport :
- Allongement du délai de carence (1 à 3 jours).
- Transfert du financement des 7 premiers jours à l’employeur.
- Bonus-malus sur l’absentéisme pour responsabiliser les entreprises.
- Création d’un contrat de prévoyance responsable pour éviter la précarité liée aux arrêts longs.
Revoir l’accompagnement des maladies chroniques
D’ici 2035, les personnes en ALD pourraient représenter 25 % de la population. Principal objectif annoncé des propositions de l’Assurance Maladie : éviter la chronicisation en intervenant en amont.
Les nouvelles approches proposées :
- Création d’un statut de « risque chronique » avant l’entrée en ALD (obésité, HTA, diabète…).
- Mise en place de parcours de prévention personnalisés (bilans diététiques, activité physique…).
- Suivi renforcé par des référents de parcours santé.
- Télésurveillance et éducation thérapeutique développées.
Le rapport, qui sera soumis au vote du Conseil de la Cnam le 3 juillet 2025, est disponible en téléchargement. Cliquez ici pour lire le rapport
