Inefficience des systèmes de santé : un frein majeur à la couverture santé universelle

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Inefficience des systèmes de santé un frein majeur à la couverture santé universelle

Dans un contexte mondial où l’accès équitable à la santé est plus que jamais un enjeu prioritaire, un facteur silencieux entrave les progrès vers la couverture santé universelle : l’inefficience des systèmes de santé.
L’étude internationale publiée dans The Lancet en avril 2024 apporte un éclairage inédit et alarmant : jusqu’à 40 % des dépenses de santé seraient inefficaces dans certaines régions du globe.

Au-delà des coûts, ce gaspillage structurel affecte directement la qualité des soins, l’accès aux services de base et la soutenabilité financière des systèmes de santé.
Dans cet article, nous décryptons les données clés de l’étude, ses implications pour les politiques de santé publique, et les leviers d’action pour améliorer l’efficacité sans compromettre la qualité.

Inefficience des systèmes de santé : une menace mondiale sous-estimée

L’étude du Lancet s’appuie sur une vaste analyse de 173 pays entre 2000 et 2019. Elle mesure l’inefficience technique des systèmes de santé, c’est-à-dire leur capacité à transformer les ressources disponibles (financement, personnel, équipements) en résultats de santé (espérance de vie en bonne santé, accès aux soins, mortalité évitable, etc.).

Ce que révèle l’étude :

  • 20 à 40 % des dépenses de santé sont considérées comme inefficaces dans certaines régions.
  • Les pertes cumulées atteignent jusqu’à 524 milliards de dollars par an.
  • Les pays à revenu faible et intermédiaire sont les plus touchés, mais les économies avancées ne sont pas épargnées.
  • Une amélioration de 10 % de l’efficacité pourrait accélérer considérablement l’accès universel aux soins.

Couverture santé universelle : un objectif compromis

La couverture santé universelle (CSU), soutenue par l’OMS et les Nations Unies, vise à garantir à tous un accès aux services de santé essentiels sans difficulté financière.
Mais l’inefficience constitue un obstacle systémique à cet objectif.

Les conséquences de l’inefficience :

  • Perte de confiance des citoyens dans le système de soins.
  • Détérioration de la qualité et de la continuité des soins.
  • Frein aux investissements structurels durables.
  • Inégalités accrues entre territoires ou groupes sociaux.

Selon l’étude, un pays peut dépenser beaucoup en santé et obtenir des résultats très faibles si son système est mal organisé, fragmenté ou centré sur la maladie plutôt que sur la prévention.

Focus sur la France : un système performant, mais perfectible

La France figure parmi les pays à dépenses de santé élevées, mais aussi à niveau d’inefficience non négligeable.

Quelques indicateurs clés :

  • Près de 12 % du PIB est dédié à la santé.
  • Pourtant, des retards dans la prévention, des redondances de soins et une organisation hospitalo-centrée participent à des pertes d’efficience.
  • Le rapport cite également les inégalités d’accès aux soins primaires et le manque d’intégration des parcours de santé comme facteurs de gaspillage.

Les causes structurelles de l’inefficience

L’étude identifie plusieurs facteurs récurrents expliquant l’inefficience à l’échelle mondiale :

  • Fragmentation des parcours de soins.
  • Absence de coordination entre acteurs (public, privé, hôpital, ville).
  • Sous-investissement dans la prévention et la santé publique.
  • Mauvaise allocation des ressources humaines.
  • Redondance des actes médicaux ou prescriptions inappropriées.

Des leviers d’action pour gagner en efficacité

La bonne nouvelle ? L’inefficience n’est pas une fatalité. Le rapport souligne plusieurs leviers de transformation pour améliorer la performance des systèmes de santé sans accroître les dépenses.

leviers stratégiques recommandés :

  1. Investir dans les soins primaires et la prévention.
    Moins coûteux, plus proches des citoyens, ils améliorent la santé globale.
  2. Intégrer les parcours de soins.
    Mieux coordonner hôpitaux, médecins, services sociaux pour éviter les ruptures.
  3. Renforcer la gouvernance et la transparence.
    Suivi des performances, lutte contre la corruption, pilotage par les résultats.
  4. Former et soutenir les professionnels de santé.
    Adapter les compétences, lutter contre l’épuisement, renforcer le travail en équipe.
  5. Accélérer la transformation numérique.
    Dossier médical partagé, téléconsultation, outils prédictifs… pour une prise en charge plus fluide.

Et chez Vivoptim ?

Chez Vivoptim Solutions, nous sommes convaincus que la santé numérique et les programmes d’accompagnement comportemental sont deux clés majeures pour lutter contre l’inefficience :

  • Accompagner les patients dans la gestion de leurs pathologies chroniques.
  • Soutenir les professionnels de santé dans le suivi à distance.
  • Outiller les mutuelles, entreprises et collectivités pour des actions de changement de comportement santé ciblées et mesurables.

Conclusion

L’étude du Lancet rappelle une vérité simple mais urgente : la performance d’un système de santé ne dépend pas uniquement de son financement, mais de son efficience.
Dans un monde où chaque euro compte, investir dans la qualité, la coordination et la prévention est le seul chemin viable vers une couverture santé universelle durable.

Sources :

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