Traiter le tabagisme est essentiel
La politique de santé aux Etats-Unis est souvent décriée, en particulier parce que les dépenses en pourcentage du PIB y sont les plus importantes parmi les pays développés (plus de 17 %) alors que les principaux indicateurs de santé (espérance de vie, mortalité évitable, accès aux soins, etc …) sont souvent « à la traine » quand l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) ou l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publient leurs statistiques.
Des résultats encourageants aux Etats-Unis
Cependant, des universitaires de Californie, dont une infirmière spécialisée en santé publique, viennent de livrer un constat plutôt encourageant. En effet, le rapport pour 2020 établi par le Surgeon General’s (poste intermédiaire entre notre ministre et nos directeurs d’administration centrale) précise que les patients tabagiques peuvent désormais avoir accès à des interventions peu coûteuses et, surtout, ayant démontré leur efficacité pour cesser de fumer.
Le plus souvent ces interventions associent évaluation du risque et accompagnement du patient. La motivation est stimulée, en particulier en projetant les améliorations possibles et les différents moyens (médicamenteux ou non) présentés. Surtout le patient n’est jamais laissé sans ressources (association, site, application, médecin traitant ou professionnel de santé, etc…).
Ainsi, il est désormais démontré que les patients qui bénéficient de ces interventions ont davantage de chance de sortir du tabagisme que d’autres et récupèrent rapidement un meilleur état de santé (marqué notamment par une consommation médicale moindre dès l’année suivante).
Ces interventions sont accessibles en Amérique du nord, aussi bien lors d’une hospitalisation qu’en ambulatoire. Cela concerne plusieurs dizaines de millions de patients, alors que la mortalité annuelle liée directement au tabagisme est de l’ordre de 500 000 décès (70 000 en France, ce qui représente plus de 10 % de l’ensemble de la mortalité annuelle – toutes causes confondues – avec toutefois un fort gradient Homme/Femmes, qui se réduit néanmoins chaque année).
*De telles interventions sont disponibles en France, sous le vocable générique d’« intervention brève ». Voir sur le site de la HAS ou AMELI.
Cet article a été rédigé par le Pr Jean-Michel Chabot